Les oreilles de Buster

Maria ERNESTAM

// Sa loyauté sans faille compense à mes yeux ses goûts vestimentaires et son appétit qui, au fil des années, lui a fait perdre ses contours.


// "- J'ai vingt ans

- Et moi vingt-quatre"

Nous nous quittâmes sur cet étrange échange d'informations chiffrées.


// La confiance en soi, c'est au rayon frais, ça moisit vite.


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La fille d'avant

J.P DELANEY

// Après une longue pause significative — "espace thérapeutique", comme elle dit parfois, une façon débile de qualifier ce qui n'est rien d'autre qu'un silence , elle demande, avec douceur : "Et Simon ? Comment ça se passe avec lui ?"


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Entre toutes les mères

Ashley AUDRAIN

// [...] tous les ovules qu'une femme portera se forment dans ses ovaires alors qu'elle n'est encore qu'un foetus de quatre mois dans le ventre de sa propre mère. Ce qui signifie que notre vie cellulaire commence dans le ventre de notre grand-mère maternelle ! Chacun de nous a passé cinq mois dans le ventre de sa grand-mère maternelle, qui elle aussi a pris forme dans le ventre de sa grand-mère maternelle.


// La lessive n'était pas bio et nos vêtements sentaient donc artificiellement l'air montagnard.


// Nous n'évoquions jamais la tristesse de la distance qui s'était établie entre nous au cours des quelques derniers mois. Je préférais laisser ce sujet pourrir en arrière-plan, et toi aussi, apparemment.


// Elle appuyait sur tous les boutons de passages piétons, alors que la plupart des gens savaient que ça ne servait à rien.


// Juste une grosse semaine - rien de personnel, promis ! Elle était trop gentille pour le conflit.


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Blackwater 6 : Pluie

Michael MC DOWELL

// - Pourquoi ça ? demanda Queenie, dont l'un des buts dans la vie était d'entretenir la conversation.


// Timide, bonhomme et pataud, il détonnait parmi les autres membres de la famille : discret quand il était là, et carrément oublié quand il était absent.


// Allongée raide dans son lit, l'oreille tendue, elle guettait le moindre bruit et le consignait dans une petite note mentale qui semblait s'allonger nuit après nuit.


// Elle se permettait plus de familiarité entre les foyers, car c'était elle qui, de tous les Caskey, possédait la famille américaine idéale : le père, la mère, l'enfant.


// [elle] s'était mariée avec un homme dont le nom, à l'écrit, mesurait bien cinq centimètres de long [...].


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Blackwater 5 : La Fortune

Michael MC DOWELL

// [...] sa mort ne provoqua aucun remaniement ni dans les rangs, ni dans les rôles, simplement le constat du vide qu'il laissait derrière lui. 


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Blackwater 4 : La Guerre

Michael MC DOWELL

// "Cette fille préfèrerait se trancher la gorge plutôt que de nous donner l'heure". 


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Blackwater 3 : La Maison

Michael MC DOWELL

// À en croire les habitants de Perdido, Miriam tenait de sa grand-mère et pas du tout de sa mère, laquelle, malgré la proximité, voyait sa fille moins souvent qu'elle ne voyait son coiffeur.


// Le matin est rarement propice aux agressions non préméditées. Les passions violentes naissent plutôt de la chaleur accumulée au fil de la journée, de l'alcool et de la lassitude des corps - des éléments dont les effets se font généralement ressentir le soir ou tard la nuit. Mais Queenie Strickland provoqua la fureur de son mari à la table du petit-déjeuner [...].


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Blackwater 2 : La Digue

Michael MC DOWELL

// Le principal défaut d'Ivey du moins aux yeux de Mary-Love - était une forme larvaire de superstition qui lui faisait voir des démons dans chaque arbre, des augures dans chaque nuage et des significations néfastes dans chaque incident du quotidien. Ivey Sapp dormait avec des grigris, et des choses pendaient à une chaîne autour de son cou. Elle ne commençait jamais la récolte de canne à sucre un vendredi et s'enfuyait en courant de la maison si on y ouvrait un parapluie, refusant d'y remettre les pieds de toute la journée. Elle ne sortait jamais les cendres après quinze heures, au risque qu'un décès survienne dans la famille. Elle ne passait pas le balai la nuit de crainte de balayer la chance par la porte. Elle ne faisait aucune lessive le jour du Nouvel An, car alors il lui faudrait nettoyer un cadavre dans l'année. Ivey était contrainte par une foule d'interdictions et d'exceptions, chacune assortie de sa formule magique ou de son proverbe, si bien que pas un jour ne passait sans qu'elle n'émette des objections quant aux tâches qu'on lui confiait.


// Une nuit de canicule, alors qu'on s'éventait, soupirait et marmonnait, le téléphone sonna vers vingt-deux heures chez Oscar Caskey - une heure trop tardive pour signifier autre chose qu'une urgence.


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Blackwater 1 : La Crue

Michael MC DOWELL

// La congrégation rigoriste de Perdido était connue pour trois choses : ses bancs, qui étaient durs; ses sermons, qui étaient longs; et son pasteur, qui était une femme minuscule aux cheveux noirs et au rire perçant nommée Annie Bell Driver.


// "Ça m'était également sorti de la tête", dit Mary-Love. Ce qui évidemment était faux, mais elle ne voulait surtout pas paraître intéressée ou curieuse.


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Par la force des arbres

Édouard CORTES

// Ce 21 mars, au matin, j'ai étreint ma femme et mes enfants, enfilé mes bottes, supprimé mes comptes sur les réseaux sociaux, envoyé mille cinq cents amis invraisemblables pour en garder quatre ou cinq vrais. 


// À presque quarante ans, j'ai beaucoup de doutes sur mes certitudes et peu de conviction sur mes illusions.


// Le double vitrage, comme Internet, doit atteindre toutes les chaumières. Isolation et connexion, arrivent ensemble dans les maisons. "Isolez-vous, braves gens", vantent les propagandes. Plus l'homme se connecte, plus il s'isole. Plus nous avons chaud, plus nous sommes seuls.


// À l'heure où beaucoup travaillent dans des boîtes, ceux qui s'échappent sont des dissidents. Voilà pourquoi, lorsque vous parlez de construire une cabane en forêt, vous parlez d'évasion : soit on vous envie, soit on vous fusille.


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L'anomalie

Hervé LE TELLIER

//  Dans deux heures elles se réveillera, to wake, woke, woken, elle préparera le petit déjeuner, to eat ate, eaten, et oui, elle reverra avec lui les verbes irréguliers anglais, au programme de sa cinquième.


// Pour faire sérieux, ou pour s'amuser, ou parce que faire sérieux l'amuse [...].


// Quand les piles de la télécommande sont mortes, on appuie toujours plus fort. C'est humain.


// Les turbulences ont cessé et le soleil est revenu dans la cabine. Cette dernière phrase est aussi la définition du Prozac.


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Sur ma peau

Gillian FLYNN

//  Franck Curry croit que je suis du genre sensible. Peut-être parce que je suis une femme. Peut-être parce que je suis sensible.


// Naturellement, ma mère ne m'a pas demandé quel genre de boulot pouvait m'amener jusqu'à Wind Gap. Elle posait rarement des questions dotés d'une quelconque puissance. Soit par respect exagéré de l'intimité d'autrui, soit tout simplement par manque d'intérêt. Je vous laisse deviner en faveur de quelle option je penchais.


// Je ne peux m'imaginer comment ils ont accueilli la nouvelle, quand ma mère, à dix-sept ans, est tombée enceinte. D'un gars du Kentucky qu'elle avait rencontré dans un camp de vacances de l'église, qui était venu lui rendre visite à Noël et m'avait laissé dans son ventre.


// Chez Adora, donner aux femmes l'impression de n'être qu'accessoire était un don inné. Betsy Nash s'est retirée, telle une domestique dans un film des années trente.


// Brad Bucker était le genre de mari à habiter là où Katie le décidait, à l'engrosser quand elle le demandait, à lui acheter un canapé chez Pottery Barn quand elle en manifestait le désir, et le reste du temps, à se taire.


// "Excusez-moi", ai-je dit, d'un ton qui mêlait impatience condescendance et que, même moi, je trouvais insupportable.


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Avant d'aller dormir

S.J Watson

//  "Allô ? "

Il avait l'air endormi alors qu'il n'était pas tard. 

"Qui est à l'appareil ? " [...]

"C'est Christine."

Une pause. Un réajustement mental.

"Oh...OK.[...]"


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Dans son silence

Alex MICHAELIDES

//  Je m'appelle Théo Faber. J'ai quarante-deux ans. Je suis devenu psychothérapeute parce que j'étais perturbé. C'est la vérité, mais j'ai fourni une autre explication lorsqu'on m'a posé la question le jour de l'entretien.


// La notion de "contenance" a été introduite par le psychanalyste Wilfried Bion pour décrire la capacité de la mère à gérer la douleur du bébé. [...] En tant que bébés, nous sommes pris au piège d'un monde étrange et inconnu, incapables de voir correctement, dans un constant état de surprise à l'égard de notre corps, alarmés par la faim, les gaz et les selles, submergés par nos sensations et nos émotions. Nous sommes littéralement attaqués. Nous avons besoin de notre mère pour calmer nos angoisses et donner un sens à nos expériences.


// C'était un grand type aux cheveux roux qui nourrissait une affection particulière pour les expressions du type "entre vous et moi", "en fin de compte" et "pour faire court", qui surgissaient sans cesse dans son discours, souvent dans la même phrase.


// J'entendais la télé depuis l'entrée. Kathy la regardait beaucoup ces derniers temps. Une bande-son incessante de bêtises qui accompagne notre vie dans cette maison.


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La femme parfaite

JP DELANEY

//  Un jour, Tim avait déclaré à un journaliste qu'avoir une vision de l'avenir et attendre qu'elle se réalise, c'était comme rester coincé dans les embouteillages ad vitam aeternam. Il n'a aucune patience.


// [...] tes neurones autrefois si agiles te semblent boursoufflés et lents, tel un ordinateur qui affiche l'icône du sablier chaque fois que tu lui demandes un opération simple.


// Pour ma part, je ne perd pas de temps avec la colère ou les regrets, de même qu'un GPS ne se donne pas la peine de sermonner un automobiliste qui a oublié de tourner. Au lieu de cela, je recalcule. Une infinité d'itinéraires s'offrent à moi. Il me suffit de trouver le plus efficace.


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La Charmante Libraire des jours heureux

Jenny COLGAN

//  Certaines personnes passent leur vie sans prendre de risques, n'en ressentant pas l'envie, ayant trop peur des conséquences pour s'essayer à quelque chose de nouveau.


// Elle passait si peu de temps à la campagne que c'en était ridicule, songea-t-elle - surtout en habitant en Angleterre, qui n'en manquait pas. Elle avait toujours du béton sous les pieds (elle descendait rarement du trottoir), et le ciel était cerné par les réverbères et les tours qui semblaient surgir au rythme d'une par semaine dans le centre de Birmingham.


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Neuf parfaits étrangers

Liane MORIARTY

// [...] Jo avait parlé de prendre sa retraite. Sa retraite ! Un truc de grand-mère ! Jo, certes, avait des petits-enfants mais enfin, quand même, ce n'était pas une raison pour arrêter de travailler ! Frances avait le sentiment qu'elle venait à peine de se mettre dans le bain, et tout à coup les gens autour d'elle commençaient à faire des trucs de vieux : devenir grand-parent, partir à la retraite, retapisser, mourir - pas dans des accidents de voitures ou d'avion, non, ils mouraient tranquillement dans leur sommeil.


// "- J'attends", dit Frances de sa voix la plus menaçante qu'elle ne s'autorisait que rarement, quand elle divorçait par exemple.


// Il n'était pas très physionomiste, contrairement à Ray. Chaque fois qu'ils commençaient une nouvelle série, Lars se redressait sur le canapé, le doigt tendu vers l'écran, et s'écriait : "Cette actrice ! On l'a déjà vue ! Dans quoi, bon sang ?". En général, Ray s'en souvenait tout de suite. "Dans Breaking Bad. La petite amie. Celle que Walt laisse mourir. Maintenant, tais-toi." C'était un véritable don. Lorsque Lars trouvait avant Ray, ce qui était très rare, il était tellement excité qu'il exigeait que Ray lui tape dans la main. 


// Elle ne pouvait pas se débarrasser de l'idée que si elle n'immortalisait pas ce moment sur son téléphone, alors il n'existait pas vraiment, il ne comptait pas, il n'appartenait pas au réel. Elle savait que c'était irrationnel mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle se sentait nerveuse quand elle n'avait pas son téléphone. Elle en était évidemment addict. Mais c'était toujours mieux que d'être addict à l'héroine, ...].


// Ce sont des choses qui arrivent. Souvent. La femme abandonnée doit rester digne, c'est essentiel. Elle ne doit ni pleurer ni gémir, sauf sous la douche, quand les enfants sont à l'école et qu'elle se retrouve seule dans sa maison de banlieue, comme toutes les autres femmes qui pleurent et gémissent. Et interdiction d'être garce, même désobligeante, en ce qui concerne sa remplaçante en tout point supérieur à elle. La femme abandonnée doit prendre sur elle, ne rien laisser paraître, et si elle peut retrouver sa silhouette d'antan, c'est mieux pour tout le monde.


// "Je veux juste être en meilleure santé, en meilleure forme. Me délester de quelques kilos." 

Se délester de quelques kilos. Une expression souvent utilisé par les hommes. Sans honte ni émotion, comme si les kilos étaient des poids qu'ils pouvaient poser sans la moindre difficulté dès lors qu'ils en prenaient la décision. Les femmes, elles, disaient qu'elles voulaient perdre du poids en baissant les yeux, comme si les kilos en trop faisaient partie d'elles, tel un terrible péché qu'elles avaient commis.


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Ressac

DIGLEE

// Depuis quelques mois, un an peut-être, j'ai pris l'habitude de manger devant un écran. Un documentaire sur Arte, une vidéo YouTube de chasseurs de fantômes, un replay d'émission quelconque ou un épisode de série, je ne mange jamais sans regarder distraitement quelque chose, comme pour meubler l'effrayant silence. Je suis consciente que cette habitude est aussi insultante pour le programme regardé que pour le mets avalé, chacun étant pollué  par mon intérêt pour l'autre. Mais c'est plus fort que moi. Combien de fois me suis-je demandée "mais comment je faisais avant?", sans que cela ne suffise à me sevrer. (Réponse : avant, je mangeais devant la télé). Désespérant constat.


// Je pense à chez moi, au camion-poubelle qui me réveille chaque matin à six heures, puis à l'affreuse machine qui nettoie les trottoirs dans un vacarme assourdissant, je repense aux gens qui hurlent, sifflent, urinent et rient aux pieds de mes fenêtres chaque nuit... Ici, rien de tout cela. J'avais oublié comme le silence enserre et réconforte.


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En attendant Bojangles

Olivier BOURDEAUT

// Sur le vaisselier, qu'elle trouvait moche, ma mère avait fait pousser du lierre, qu'elle trouvait beau. Alors le meuble était devenu une plante géante, le meuble perdait ses feuilles et il fallait l'arroser. C'était un drôle de meuble, une drôle de plante.


// Sur le mur, était accroché un poster de Claude François en costume de pacotille, que Papa avait transformé en cible à fléchettes avec un compas, parce qu'il trouvait qu'il chantait comme une casserole, mais Dieu merci, disait-il, EDF avait mit fin à tout ça sans que je comprenne ni comment, ni pourquoi. Parfois, y avait pas à dire, il était dur à comprendre.


// Il prétendait que sa vie serait pleinement réussie quand il arriverait à faire tenir une assiette et des couverts sur son ventre, alors il mangeait et buvait tout le temps, il se donnait vraiment les moyens de réussir sa vie.


// Le miroir est plus objectif, il juge vraiment, parfois cruellement, mais sans mettre d'affectif.


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Tout le bleu du ciel

Melissa DA COSTA

// "Qu'est-ce qu'il y a ?" Elle avait eu la gentillesse de ne pas ajouter "encore".


// Puisqu'on ne peut pas changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles. 


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