La physique des catastrophes

Marisha PESSL

// Le reste de notre conversation fut un échange enthousiaste de "donne-moi ton e-mail" et "trouvons une date" - des amabilités en papier mâché incapables de masquer le fait qu'on se parlerait rarement et qu'on ne se reverrait jamais.

// Papa et moi détestions les gens capables d'interrompre une conversation passionnante pour caser leur ridicule petite histoire. (Papa les appelait des "Et moi" accompagnant ladite expression d'un lent clin d'oeil, signe chez lui d'une aversion marquée).

// Comme l'écrivait Swithin dans Etat de fait : 1901-1903 (1904) : "Lorsqu'un homme est quelque part, il songe à un autre lieu. Lorsqu'il danse avec une femme, il ne peut s'empêcher de rêver de l'épaule nue d'une autre; n'être jamais satisfait, n'avoir jamais le corps et l'esprit réunis en un même endroit est la malédiction de la race humaine !" (p.513).

// Elle rit d'un étrange son étouffé, redressa les épaules et regarda le ciel. Moi aussi, parce que, comme bâiller, regarder le ciel est contagieux.

// (...) je réagissais à toute question, banale ou vitale, avec un délai transatlantique de cinq secondes.

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