Et je danse, aussi

Anne-Laure BONDOUX & Jean-Claude MOURLEVAT

// J'ai la conviction qu'on croise au quotidien ou presque des Proust, des Kafka, des Faulkner qui ne le savent pas et qui restent agents immobiliers, professeurs de judo ou moniteurs d'auto-école. J'exagère à peine. À l'inverse, je connais pas mal d'écrivains qui sont les seuls à penser qu'ils le sont, mais c'est un autre sujet.


// Je sais [...] qu'elle a 45 ans, qu'elle habite Toulouse et qu'elle est encore mariée mais bon.


// Je te laisse, j'entends le camion du gars qui m'apporte le bois, pour ma terrasse. Je la refais. Nicolas va venir m'aider. Je suis curieux de voir ce qu'on va trouver en démontant l'ancienne. Trente-cinq ans de petits objets passés entre les lames !


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Café sans filtre

Jean-Philippe BLONDEL

// Alors j'ai répondu - par écrit. Je déteste ces vocaux qui poussent les utilisateurs de téléphone à tenir leur appareil à l'horizontale, et à faire profiter les personnes alentour de leurs conversations.


// J'ai ce côté gendre idéal que je ne suis doublement pas (ni marié, ni parfait) [...].


// D'un côté, les quartiers avec [...] la piscine avec le premier "i" qui manque, si bien qu'on rigole tous en déclarant qu'on peut pas, on a pscine.


// On s'est retrouvé tous les deux sur son canapé quelques jours plus tard, à mater jusqu'au milieu de la nuit des séries télévisées dont on mélangeait les intrigues.


// C'est elle qui m'a apprit les temps de respiration. Pause. Demi-pause. Blanche. Soupir.


// [...] j'imagine José penché sur un papier, rédigeant des phrases à une époque où les messages ne dépassent pas une dizaine de mots.


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L'occupation

Annie ERNAUX

// Donner un titre aux moments de sa vie, comme on le fait à l'école pour les passages littéraires, est peut-être un moyen de la maîtriser ?


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La honte

Annie ERNAUX

// À Rouen, plus proche et plus importante que Le Havre, il y a tout, c'est-à-dire des grands magasins, des spécialistes de toutes les maladies, plusieurs cinémas, une piscine couverte pour apprendre à nager, la foire Saint-Romain qui dure un mois en novembre, des tramways, des salons de thé et des grands hôpitaux où l'on emmène les gens pour les opérations délicates, les cures de désintoxication et les électrochocs.


// Être comme tout le monde était la visée générale, l'idéal à atteindre. L'originalité passait pour de l'excentricité, voire le signe qu'on a un grain.


// Je n'allais chez aucune fille et aucune fille ne venait chez moi. Mais on ne se fréquentait pas en dehors de l'école, sauf à emprunter un itinéraire commun. Il n'y avait que des amitiés de trajet.


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