Joël DICKER
// Les gens considèrent souvent que l'écriture d'un roman commence par une idée. Alors qu'un roman commence avant tout par une envie : celle d'écrire. Une envie qui vous prend et que rien ne peut empêcher, une envie qui vous détourne de tout. Ce désir perpétuel d'écrire, j'appelle ça la maladie des écrivains. Vous pouvez avoir la meilleure des intrigues de roman, si vous n'avez pas envie de l'écrire, vous n'en ferez rien.
// [...] il retira une bouteille de jus de citron pressé. Il en versa une partie dans un bol en cuivre et y ajouta de l'eau pour obtenir de l'encre sympathique.
// - Alors, je suis jaloux ?
- Pour être précis, je dirais que vous souffrez d'une invidia maxima, un mal identifié par le docteur Freud dans son célèbre cas Lucien K.
- Qu'est-ce que le cas Lucien K ?
- Lucien K était le fils d'un riche industriel viennois qui avait toujours cherché la reconnaissance de son père. Mais son père l'avait toujours assommé de reproches et lui avait finalement préféré un autre garçon qu'il avait considéré comme un fils et à qui il avait confié les rênes de son empire.
// - Tu pleures ?
- Non, juste une poussière dans l'oeil.
- C'est une réponse de roman, fit-il remarquer. Les poussières n'ont jamais fait pleurer personne.
- Les poussières de souvenirs, si.
// J'ai toujours aimé ta mère, Lev. Je l'aime toujours. La mort empêche les retrouvailles, mais elle ne peut pas interrompre l'amour.
// La vie est un roman dont on sait déjà comment il se termine : à la fin, le héros meurt. Le plus important n'est donc pas comment notre histoire s'achève, mais comment nous en remplissons les pages. Car la vie, comme un roman, doit être une aventure. Et les aventures, ce sont les vacances de la vie.
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