La vérité sur l'Affaire Harry Quebert

Joël DICKER


// Durant cette même année, pour la seule Amérique, un million d'enfants étaient nés, un million de personnes étaient mortes, une bonne dizaine de milliers s'étaient fait tirer dessus, un demi-million avaient plongé dans la drogue, un million étaient devenues millionnaires, dix-sept millions avaient changé de téléphone portable, cinquante mille étaient décédées dans un accident de voiture et, dans les mêmes circonstances, deux millions avaient été blessées plus ou moins gravement. Quant à moi, je n'avais écrit qu'un seul livre.

// Voilà le problème. Crois-tu que des actrices télévisuelles puissent tenir un ménage ? Figure-toi que j'ai rencontré Madame Levey hier au supermarché : sa fille est célibataire aussi. Elle serait parfaite pour toi. En plus, elle a de très belles dents. Veux-tu que je lui dise de passer maintenant ?

// Je m'étais dit qu'une étoile filante, c'était une étoile qui pouvait être belle mais qui avait peur de briller et s'enfuyait le plus loin possible. Un peu comme moi.

// - Je suis passé devant votre ancienne paroisse, dis-je. C'est devenu un Mc Donald's.
- Le monde entier est en train de devenir un Mc Donald's, Monsieur Goldman.

// - Savez-vous ce que signifie le délai ?
- Non
- Ca veut dire que votre cervelle, qui est capricieuse par essence, doit produire en un laps de temps délimité par un autre. Exactement comme si vous êtes livreur et que votre patron exige de vous que vous soyez à tel endroit à telle heure très précise : vous devez vous débrouiller, et peu importe qu'il y ait du trafic ou que vous soyez victime d'une crevaison. Vous ne pouvez pas être en retard, sinon vous êtes foutu. C'est exactement la même chose avec les délais que vous imposera votre éditeur. Votre éditeur, c'est à la fois votre femme et votre patron : sans lui vous n'êtes rien, mais vous ne pouvez pas vous empêcher de le haïr.

// Notre société a été conçue de telle façon qu'il faut sans cesse choisir entre raison et passion. La raison n'a jamais servi personne et la passion est souvent destructrice. J'aurais donc bien de la peine à vous aider.

// Les journaux, peu importe ce que vous y dites, l'important est d'y être. Les gens se souviennent d'avoir vu votre photo dans le New York Times, ils ne se souviennent jamais de ce que vous y racontiez.

// L'amour, l'amour, toujours l'amour ! Mais l'amour ça ne veut rien dire, Goldman ! L'amour c'est une combine que les hommes ont inventée pour ne pas avoir à faire leur lessive !

// Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demie-seconde après avoir terminé votre livre, après avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé.


Livre disponible ici

























Gros coup de coeur sur ce livre <3