Maman a tort

Michel BUSSI


// Marianne se connaissait, elle n'allait pas fermer l'oeil jusqu'au lendemain matin. Elle allait seulement somnoler, de la baignoire au canapé, du canapé au lit, en espérant avoir à bondir en pleine nuit, attraper au vol son cuir et laisser derrière elle le lit froissé, les lumières allumées, son Tupperware de bouffe et son verre de Quézac face à la télé en veille, juste le temps de balancer une poignée de croquettes à Mogwai, son chat d'appartement, croisement fainéant entre un Lee-Brown et un gouttière. Un "lee-tière"... Elle avait inventé la marque !

// Aujourd'hui le type devant moi à la banque a déposé un chèque de 127 000 euros. Envie de tuer. Je draguerai sa veuve.

// Aujourd'hui, réveillon du 24 décembre, ce connard barbu s'est pointé sans iPhone 6, sans iPad, sans Nintendo DS, mais avec un séjour linguistique à Francfort et un abonnement à Acadomia. Envie de tuer. Ma petite soeur n'a même pas eu le temps de croire au père Noël. Il crame dans la cheminée avec sa hotte.

// Elle devait faire le point, à la vitesse d'un ordinateur qui claque une bonne réponse dans les secondes qui suivent la touche Return.

// Papy aimait bien refaire le monde, tout seul, dans sa tête, sans personne pour le contredire. Pas même ce GPS à voix mielleuse qui lui indiquait des routes qui n'existaient plus et lui ordonnait de "faire demi-tour immédiatement". Connasse !


Livre disponible ici