GPS

Lucie RICO

// T'orienter est un vrai casse-tête. Depuis ton chômage, cette tendance s'est accentuée, mais elle n'est pas nouvelle. Tu es née à l'envers, dévoilant d'abord tes fesses au monde, en dépit de l'ordre établi et de la bienséance.


// Tu n'as aucune idée de la taille d'un hectare. Le mot t'inquiète, comme tous les mots commençant par un h muet. Un hectare doit être immense pour ne pas pouvoir se compter en mètres ou en kilomètres.


// Tu as sorti une bouteille de muscat puis t'es assise sur ton canapé, les bras croisés en attendant son arrivée. C'est dans cette posture que tu passes le plus claire de ton temps. Si tu tapais sur Google Images "Attente et désoeuvrement", tu trouverais ta position fétiche représentée dans toutes sortes de situations.


// Sous la couette, vous faites des tests issus de magazines féminins, du même niveau que ceux que Pôle Emploi te fera passer quelques années plus tard : Quelle fille es-tu ? Es-tu 100% fille ?


// Si un enfant meurt, c'est une tragédie. À partir de vingt ans, on parle de drame. À trente, c'est triste, et à partir de quarante, c'est seulement regrettable. La mort des octogénaires est dans l'ordre des choses.


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Long week-end

Joyce MAYNARD

// [...] Frank donnait une telle impression de calme et de détermination qu'on avait envie de rester avec lui. Sauf que c'était lui qui restait avec nous.


// À l'époque, nous habitions Enfield, dans le New Hampshire, le genre de bled où tout le monde sait ce que fait tout le monde. Où les gens remarquent le temps qui s'écoule entre deux passages de votre tondeuse à gazon, et, pour peu que vous repeignez votre maison d'une autre couleur que le blanc, ne cessent d'en parler dans votre dos.


// C'est un truc qui m'avait frappé récemment : l'habitude qu'ont les gens de s'emparer des problèmes des autres et de les rapporter à leur propre situation.


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Le goût du bonheur, Tome 3 : Florent

Marie LABERGE

// Une maison n'est que la coquille du souvenir, l'enveloppe, mais pas la chair ni l'odeur.


// Il y a un de ces silences que la plupart des gens supportent mal, surtout au téléphone.


// Sympathique, mais sans grandes qualités évidentes, Bertrand est annonceur radio depuis douze ans.


// [...] elle sait qu'il faut faire un tri dans la vie, sinon la vie le fait pour nous.


// Ils se taisent parce qu'elle l'a demandé. Elle a dit taisez-vous.


// Il porte des lunettes et ses yeux ont l'air tout nus quand il les enlève. 


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Le goût du bonheur, Tome 2 : Adélaïde

Marie LABERGE

// Adélaïde soutient qu'un peu de légèreté n'a jamais empêché le monde de trimbaler ses misères [...].


// Septembre est si doux, si plein d'été encore.


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Le goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Marie LABERGE

// Tout le monde ne peut pas faire quelque chose de rare, parce que ce ne serait plus rare.


// Savoir qu'on peut faire quelque chose change tout, même pour celles qui choisissent de ne rien faire. C'est avoir le choix qui est important, avoir la possibilité.


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Eléanor Oliphant va très bien

Gail HONEYMAN

// Je n'ai pas de problème pour m'endormir, c'est une règle que je m'impose.


// Les cartes de voeux sont hors de prix, quand on pense que ce n'est jamais qu'un petit bout de bristol imprimé. Certes, il y a une enveloppe, mais quand même. Un salarié touchant le SMIC doit travailler au moins une demie-heure pour gagner de quoi se payer une jolie carte de voeux et un timbre au tarif en vigueur.


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L'innocence des bourreaux

Barbara ABEL

// Plutôt que de se cacher dans un endroit discret à l'écart, Alicia s'est réfugiée au milieu de la foule urbaine. Elle est parvenue à rejoindre Paris, là où les visages anonymes se confondent sans laisser de souvenir, là où personne ne regarde personne, là où l'indifférence devient la meilleure des protections. 


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Un membre permanent de la famille

Russel BANKS

// — [...] Alors, qu'est-ce que tu vas faire, maintenant ?

— C'est intéressant, la façon qu'on a d'utiliser "alors" pour signaler qu'on change de sujet.


// Chaque fois que c'était possible, elle choisissait un texto plutôt qu'une conversation — avec les SMS, elle contrôlait mieux à la fois ce qu'elle disait et ce qu'elle entendait ainsi que le moment où elle le disait et l'entendait. Il y avait moins de surprise ainsi. Jane n'aimait pas les surprises.


// Il avait soixante-douze ans; les choses simples étaient devenues très difficiles en très peu de temps : se redresser, s'asseoir, sortir du lit, conduire pendant plus de quatre ou cinq heures.


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La femme qui fuit

Anaïs BARBEAU-LAVALETTE

// Comment as-tu fait pour ne pas mourir à l'idée de rater ses comptines, ses menteries de petite filles, ses dents qui branlent, ses fautes d'orthographe, ses lacets attachés toute seule, puis ses vertiges amoureux, ses ongles vernis, puis rongés, ses premiers rhums and coke ?


// Dans ton cours de dessin, le professeur s'applique à vous apprendre à tracer une pomme et un chapeau. Tu te questionnes sur la pertinence de ce duo.


// Il te semble sur le bord de pleurer, mais il a l'âge des yeux humides, alors tu n'en es pas certaine.


// Marcel lui dit de se taire, mais il ne parle pas assez fort pour qu'elle lui fasse de la place.


// Tes mains fébriles apprivoisent les gestes neufs.  


// Dehors il fait mauve. Le jour est beau, il aurait dû pleuvoir.


// [...] deux vieillards [...] montent à bord [du bus] en s'excusant. Ils ont la présence effacée des existences en pointillé. Ils ont traversé la vie sans faire de bruit en se tenant la main. Ils ont souri quand il fallait. Ils ont peu pleuré et jamais crié. Ils s'assoient côte à côte comme d'habitude. Leur odeur se confond et ils pensent en choeur à des choses qui ne dérangent personne. Tu ne veux pas mourir comme eux. Ordinaire.


// Il n'a pas pris soin de son sourire qui ne sert à personne.


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Seule en sa demeure

Cécile COULON

// [...] elle s'effondra sur sa chaise [...]. Elle s'affaissa, faite tout à coup de linge et non plus de chair, d'organes.


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